1.
J’ai l’impression d’écrire comme un testament
Plus mort de peur que vivant, nonchalant
J’ai appris à écouter l’silence au milieu d’un champ
En r’gardant l’ciel, à deviner ce que pensent les gens
Ces soirs ou du coin d’l’oeil, j’matais mon fils dormir
Angoissé d’la veille et pour son avenir
Pire, que ces longues nuits foncedés sur la colline
Au milieu d’un parc urbain, au pied d’une tèce anonyme
J’embrouillais le ciel, les étoiles et la lune
J’noyais mon chagrin dans d’la bière et des lagunes
Mes lacunes humaines, tel un énergumène
J’bafouillais tout seul et j’embrouillais ceux qu’j’aime
La fierté mal placée, au matelas cadenassé
Le stress, des menaces, ta gueule on va te la casser
Oooh ! Doucement, j’ai pas ton âge, pas ton temps
Survivre déjà c’est pire qu’un châtiment
Une bouteille, un spliff, un enterrement
Ma gueule froide, cadavérique, putain ça manque tellement
Et j’en vois plus l’bout, au fond du trou, du coup
J’me dis que ça vaut plus l’coup du tout au tout
Mélancolie quand tu nous tiens et que tu n’lâches pas
J’clashe la vie, faut dire qu’elle ne ménage pas
J’mâche pas mes mots, mon coeur, mes os
J’lève mon doigt, Grizzly veut retourner maison
2.
J’ai l’impression que j’peux plus lever la tête
Que ça bourdonne, que ça compresse tout mon squelette
J’transpire, la sensation de pleurer des doigts
Au fond d’moi j’me dis vas-y tais-toi
Pas encore tout dit, écriture maudite
J’ai encore un peu d’vécu à envoyer dans un colis
Direction le passé, et mes 37 printemps
Douleur infinie, c’est le blues de l’instant
J’suis tombé à genoux pour elle et deux bouts
De mon coeur ont plié, sous les coups d’foudre et les coup d’mou
Beaucoup trop d’mélancolie à ressasser
De souvenirs entassés, de films à se repasser
Déclassé par le bas, encrassé par le gras
Être seul, c’est se contenter d’enlacer les draps
Et là c’est le drame, sale hélas pour mon âme
J’brasse du vent au moins ça permet de sécher mes larmes
Parler à mon miroir, j’avoue c’est angoissant
C’est pour ça qu’j’écris, et j’croque la lune comme un croissant
Décroissant, comme l’état de mes finances
J’ai compris dans c’monde faut souffrir en silence
Alors j’gueule encore plus fort qu’la veille, plus fort qu’ma vieille
Sans paye, j’pète un plomb et j’embrasse ma teille
J’mets l’réveil, non j’avoue je le mets pas du tout
Moment d’lucidité, j’me reconnais plus du tout
supported by 4 fans who also own “Le blues de l'instant (Prod : Many the Dog)”
peut être l'un des meilleurs albums de rap qu'il m'ai été donné d'entendre.. le positionnement antifa est peut être un peu facile ou surrané pour moi qui ne suis plus si jeune que ça , mais reste de très belles chansons , bien ciblées et cohérentes . merci pour cet album criant de vérités et avec une nrj incroyable : supers flots supers beats... milles bise les amis depuis couze où les coqs chantent par dessus les bouses antyphon