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Le blues de l'instant

by Skalpel (Première Ligne) x Many the Dog

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1.
REF : Pas attendu 2016 pour fuck Skyrock Générations et toutes ces merdes sans froc P, c’est sale, pas à la mode gars, c’est rincé T’as raison refré, j’brûle le rap sur mpc Vous étiez rappeur, vous êtes devenus groupies Avec autant d’swagg que la tête à Snoopy Un nouveau maxi, boum ! Une grenade j’la dégoupille Pendant qu’tu déglutis, les fragiles crient youpi Je suis le feu qui brûle lors d’une émeute Le grizzly qui prend la tête de la meute Celui qui s’émeut, picole, chaud, fort comme de l’alcool Décolle et crame ton putain de parasol Rigole, mais fais gaffe à la flamme qui brûle La nuit est chaude, pleine de morts vivants qui hurlent Allume la torche, gueule bien fort, fais péter le slogan Mon rap est hardcore et n’a rien de grandiloquent Bouillant, 93 degrés bien visser Paye la note et partage un peu le dessert Politique du désert, stratégie de la canicule Bientôt centenaire dans le game sans petit pécule Acculé, compose le 18, appelle les pompiers J’ai trop de rimes, pas besoin de me pomper J’affiche complet, mon disque chauffe, un nouveau sauna La température monte et les connards finissent dans le coma quelques disques plus tard J’écris des textes allongés sur mon plumard J’ai pas cessé d’rapper comme la plupart Et l’plus souvent j’me dis mec t’as plus qu’à… Arrêter d’parler, agir de façon concrète C’est ma devise et c’est ma prise de tête Militant, toujours partant pour une prise de bec Fuck le patronat et vive Action Directe Traumatisé, comme un p’tit ange en enfer Les charbons sont ardents, on peut battre le fer Ma tête un volcan, crache un putain de flow brûlant Mes rimes coulent comme la lave sur le 6e continent Le mercure grimpe, de la sueur dans le dortoir J’transpire de dingue avec les couilles dans une bouilloire Bon, il est tard et c’est le four tout le temps J’ai le feu du phoenix et je renais à chaque nouvel an REF. Bouillant ! wesh, Vous avez capturé ce putain de biz pendant 20 piges Bouillant ! Arrêtez d’chialer, rien à foutre de vos putains de cotises Bouillant ! Le rap indé pour nous ça veut dire quelque chose Bouillant ! Retournez sucer votre maison d’disques pour une putain de dose
2.
1. Dès p’tit j’ai pris l’truc de plein fouet J’ai pas eu l’choix, les darons m’ont expliqué T’es pas là par hasard, immigré, fils d’exilés À quelques heures près ça aurait pu mal tourner Résultat, j’me suis construit comme un survivant Le poids de l’héritage, comme came et calmant Amicalement, j’en parlais pas trop j’avoue Secrètement j’pleurais, pour ne pas devenir fou Aujourd’hui encore, j’évacue en mode lacrymal De joie ou de bonheur, peu importe ça fait mal Au coeur et à l’âme soeur, et j’mords à l’hameçon Je sors peu de peur, et je garde le même caleçon État de déprime constante à gérer Demande à mes potes l’environnement est maîtrisé Alors j’m’évade comme j’peux et parfois je le regrette La chimie c’est bien mais ça fait des pètes à la tête REF : La route est longue et incertaine Sur nos bras notre avenir nerveux Gigote malgré nos peurs et nos peines Résiste aux nouveaux maîtres odieux Aujourd’hui l’enfant crie et pleure Ressent l’angoisse lourde de la mort Demain ces lames tailleront les coeurs De ceux qui en veulent à nos tristes corps 2. Ado timide et quelque peu complexé La gueule séchée, ravagée par l’acné, schtarisée Comme les rues crades et halls de ma cité On serrait pas beaucoup mais on s’faisait serrer Chasse à l’homme dans les caves aménagées Mêlée de poukaves, sales, canapés recyclés Mal-être, mal de vivre, peur camouflée Ça gargouille pas grand-chose à cuire, à bouffer Pas les moyens d’se payer une putain de dépression La tize ça soigne le coeur et la frustration Pas d’yoga, d’ostéo, mais des potes à l’hosto Du tosma, du bédo, tu finis au stepo Bref, quand c’est bad tu fais le taiseux En silence tu craques et fais péter l’tesson De bouteille de tize, leçon, face livide À part toi, y’a personne quand tu sautes dans l’vide REF. 3. Et tu continues d’taffer, t’as pas l’choix Méprise les bourgeois, avec leurs problèmes à la noix Ces cons d’Charlies qui ne connaissent rien à nos vies Et qui t’disent, t’es pas humain quand tu l’dis Eh, t’sais quoi, j’t’aime pas, j’te supporte, fuck Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, qu’est-ce que ça me rapporte Au fond ma haine de classe me réconforte À défaut de pouvoir changer la serrure de la porte Pas d’arrangement possible, environnement nuisible État d’urgence, dissidence risible Flics, porcs qui se croient invincibles 2016, Rroms, musulmans et pauvres sont les cibles Et puis merde, j’me sens complètement lessivé Pas l’choix, sur le fric les frères ne cessent de saliver Mais que va-t-il arriver, la question semble bête Peut-être que j’suis trop bad en fait… REF.
3.
1. J’ai l’impression d’écrire comme un testament Plus mort de peur que vivant, nonchalant J’ai appris à écouter l’silence au milieu d’un champ En r’gardant l’ciel, à deviner ce que pensent les gens Ces soirs ou du coin d’l’oeil, j’matais mon fils dormir Angoissé d’la veille et pour son avenir Pire, que ces longues nuits foncedés sur la colline Au milieu d’un parc urbain, au pied d’une tèce anonyme J’embrouillais le ciel, les étoiles et la lune J’noyais mon chagrin dans d’la bière et des lagunes Mes lacunes humaines, tel un énergumène J’bafouillais tout seul et j’embrouillais ceux qu’j’aime La fierté mal placée, au matelas cadenassé Le stress, des menaces, ta gueule on va te la casser Oooh ! Doucement, j’ai pas ton âge, pas ton temps Survivre déjà c’est pire qu’un châtiment Une bouteille, un spliff, un enterrement Ma gueule froide, cadavérique, putain ça manque tellement Et j’en vois plus l’bout, au fond du trou, du coup J’me dis que ça vaut plus l’coup du tout au tout Mélancolie quand tu nous tiens et que tu n’lâches pas J’clashe la vie, faut dire qu’elle ne ménage pas J’mâche pas mes mots, mon coeur, mes os J’lève mon doigt, Grizzly veut retourner maison 2. J’ai l’impression que j’peux plus lever la tête Que ça bourdonne, que ça compresse tout mon squelette J’transpire, la sensation de pleurer des doigts Au fond d’moi j’me dis vas-y tais-toi Pas encore tout dit, écriture maudite J’ai encore un peu d’vécu à envoyer dans un colis Direction le passé, et mes 37 printemps Douleur infinie, c’est le blues de l’instant J’suis tombé à genoux pour elle et deux bouts De mon coeur ont plié, sous les coups d’foudre et les coup d’mou Beaucoup trop d’mélancolie à ressasser De souvenirs entassés, de films à se repasser Déclassé par le bas, encrassé par le gras Être seul, c’est se contenter d’enlacer les draps Et là c’est le drame, sale hélas pour mon âme J’brasse du vent au moins ça permet de sécher mes larmes Parler à mon miroir, j’avoue c’est angoissant C’est pour ça qu’j’écris, et j’croque la lune comme un croissant Décroissant, comme l’état de mes finances J’ai compris dans c’monde faut souffrir en silence Alors j’gueule encore plus fort qu’la veille, plus fort qu’ma vieille Sans paye, j’pète un plomb et j’embrasse ma teille J’mets l’réveil, non j’avoue je le mets pas du tout Moment d’lucidité, j’me reconnais plus du tout
4.
1. Plus facile de reculer que d’avancer Plus difficile de tenir la ligne dans la tranchée De trancher dans le vif, de ne pas se dégonfler Retranché dans le biz, en attendant de tout défoncer On y croit dur comme fer, comme une manif à Denfert Le taf c’est l’enfer, la grève ce qu’il faut faire Loin des jaunes, des collabos, des faux-frères Des hommes d’affaires, j’suis clandestin et faussaire Faut s’y faire malgré qu’ça vocifère Qu’on s’y perde et qu’on croise le fer, taire Rumeurs, on dit, des merdes se défaire Se concentrer sur ce qu’il nous reste à faire Porter la parole des opprimés, des oubliés En toute humilité pas un leader autoproclamé Rien du tout juste une voix parmi tant d’autres Un couplet fat, en espérant faire un sans-faute REF: À l’époque je rappais mal et toi tu rappais bien Aujourd’hui je rappe sale et toi tu rappes plus rien J’me fais vieux mais j’ai la dalle comme si j’étais en chien J’suis pas invité au bal, j’reste dehors avec les miens Fuck la nostalgie, ce mouvement qui s’assagit La démagogie gît pendant qu’les connards s’agitent Y’a du monde à nos concerts et crois-moi ça réagit C’est du rap de daron, bientôt les 40 bougies 2. Plus facile de se résigner, d’oublier De faire semblant, de s’en foutre et d’ignorer Tout c’qui s’passe autour qui nous pourrit tout Qui nous rend fou, nous fait tourner en bourrique, où Commence le statu quo, s’arrête l’indifférence Pas d’gamelles pour tout l’monde dans cette sale France Transpire, le mal-être et la gêne des lâches Récompense sur cette affiche ta sale ganache Le beat cogne, c’est comme de rosser les cognes Un tir au gomme cogne ou l’amour d’une pute borgne Brûler une borne, sentir l’odeur de la gomme Se serrer la pogne, même si la foule grogne Se serrer les coudes, et rendre coup pour coup Éviter les doutes, avancer coûte que coûte En équilibre sur la poutre, y’a pas de rien à foutre Si tu veux tâter de la poudre, faut skier sur la bonne route REF. 3. Plus facile, de critiquer que de créer De s’cacher, de se planquer de fuir pendant la récrée De commenter, de donner son avis sans agir Sans pâtir du résultat et ensuite partir Parfaire notre art imparfait c’est l’but y’a pas l’feu Pas refaire les mêmes erreurs et trucs pâteux On dit pas tout, mais on n’en pense pas moins Partout j’entends les mêmes speeches et les mêmes refrains Le rap s’assagit avec le temps sache Kiffer les crasseux du game gros j’ai passé l’âge Mon rap n’est pas brushingué c’est pas SCH J’suis rien mais toi t’es pas napolitain même sous H J’clashe pas, j’dis c’que mes potos pensent tout bas Ça contrarie et il est vrai que je me contredis gars Bon, on arrête là, avant qu’ça parte en couillle, en douce Andouille, on pousse, on douille REF.
5.
1. J’ai vu des frères, se tirer dessus en bas du bloc Impuissant comme face à c’poto qui débloque Les plus costauds tractaient sur des transversales Sortir du ballon avec les pecs à Hannibal Cannibale ça tape des chikens et du poulet En uniforme rôti, roté en traînant des boulets La roulette russe, comme seule porte de sortie Une bouteille dans l’canal, pleine de pisse de zeti Pas là pour gratter le ministère d’la ville Loin de la mairie, sur un banc qui s’abîme Gratter du fric, sur l’dos des frères c’est mal On bouffe au grec, pas avec une ministre offisale C’est ça nos vies ! C’est c’qu’on subit et c’qu’on dit C’est ça nos cris ! De douleur et de son-pri Si t’as compris, tu comprends nos coeurs meurtris La détresse aussi ! Et la survie au forcing REF: L’actualité d’mes frères n’est pas conditionnée Par l’buzz, Twitter ou une émission d’télé Rien à foutre des clashs entre universitaires Personne vous connait, dans la rue et sur le ter-ter Quand j’parle de frères, j’parle de bâtiments squattés Quand j’parle de soeurs, j’parle aussi de femmes voilées Quand j’parle de mif, j’parle de ceux qui sont enfermés Quand j’parle du bloc, j’parle de tout ce que je connais 2. Petit théoricien, t’étais où en 2005 Pour donner des leçons à tous ceux qui s’esquintent En bavent épousent, la rage et les pavés Ton champ d’bataille c’est ton bureau et ta télé Drôle de radicalité pour un planqué Retourne tweeter c’est mieux, que de faire semblant de charbonner Du vrai décolonial ? Tu veux tester l’animal ? Mes vacances d’été c’était un tir de fusil matinal Pas attendu Ted Cruz et Beyoncé sa mère Pour que latino, black lives matter L’autonomie politique se construit par le bas Cherche pas avec les keufs on dialogue pas Être engagé ! Ne pas faire d’la charité Être engagé ! Manger d’la rue au déjeuner Être engagé ! Manifester, revendiquer Être engagé ! Sans compromis et sans pitié REF.
6.
1. Sur les routes sombres et noires de l’exil Se croisent des regards tristes, faces livides Aucun réconfort dans la prière, dans l’évangile Ni de fleurs sur ces morts et ces terres arides Juste un sentiment d’angoisse lourd et de perte Profonde comme nos plaies, nos blessures Le calme froid, la lumière noire avant la tempête Menaçant pour nos âmes damnées et nos vies futures Nos chairs meurtries, nos yeux parlent pour nous Qui peut nier ce jeu morbide et nos malheurs Nos canons ne veulent pas de paix, pas de vous, palpés Nous vaincrons l’amour plein les fusils et les coeurs REF: Vous avez libéré la haine, la colère enfouie Libéré l’espoir comme un esclave en fuite Impossible de revenir, de colmater la fuite C’est maintenant ou jamais on veut tout et tout de suite En exil à domicile comme si c’était l’asile À la vitesse de deux missiles j’ai traversé l’Asie De l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Océanie Du tiers-monde, la faute à l’Occident voyager c’est ma vie 2. L’espoir se batît, se reconstruit loin du temps Avec le ciment et les parpaings du vécu Les êtres faits de métal, de fer, de sang Sous les pluies acides et continues ne rouillent plus Esclavage ! Marché ! Crie le porc, le maître Révolte ! Entraide ! Démolition ! Répond la crasse Démocratie ! Vote ! Illusion dans leurs têtes Guerre sociale ! Révolution ! Lutte des classes ! C’est chaud, une question de temps, de secondes Tic-tac de minutes, d’heures, de semaines, d’années Avant qu’on entende le grand boum de la bombe Posée par les mains écorchées d’un ex-condamné REF.
7.
1. Ils ont construit des parcs avec des totems Pour oublier qu’ils ont massacré des autochtones Célébrer, fêter leurs supposées découvertes Quand pour nous c’est le début d’un génocide infect Le pouvoir est blanc, occidental LOL Pas étonnant qu’ils aient fait d’Hitler une idole Relire l’histoire avec les yeux des opprimés Ça démystifie vos héros les plus encensés Ils exigent le remboursement d’une dette Injustifiée, cruelle, calculée et malhonnête Ils créent la famine, la faim, la peur, la disette Et ensuite exigent que tu achètes leurs putains d’assiettes Ils se prennent pour des esthètes, des sauveurs Des lumières, des philanthropes naïfs et des rêveurs Quand les faits nous disent qu’ils sont des bêtes sanguinaires Assoiffées de sangs, de pouvoir et de billets verts REF: Scratchs : Akye 2. Ils ont pillé la terre entière, Pachamama Fait du tiers-monde une décharge et un cimetière Volé richesses et matières premières, Es el drama Développé à outrance les centrales nucléaires Tout ça pour maintenir leur putain de niveau d’vie Pas étonnant que leurs artistes aient besoin d’eau d’vie Me parle pas d’une autre visite Tout ça par la croix, la potence et l’eau bénite Des veines ouvertes coulent le sang de l’indigène Le sang de l’opprimé, ADN et mauvais gènes Paradoxalement ils ont fait émerger La lutte, la résistance, la réponse de l’insurgé Vu surgir dans tous les territoires Kalachs, machettes aiguisées comme des lames de rasoirs Ils ont confisqué l’histoire avec une bombe H Nos corps, nos âmes et les questions qui fâchent REF. 3. Ils ont mis des gosses dans des trains direction Auschwitz On fait croire que c’était uniquement des Fritz Alimentent le chantage à l’antisémitisme Collaboration active et sectarisme Refont l’histoire, leur roman national, boum Se donnent un rôle positif, pour qu’on oublie le Bund Ils sont le cancer, ils sont le mal occidental Ils sont la violence coloniale, je suis la tricontinentale Ils sont Papon, je suis Frantz Fanon T’entends les pin-pon, un flic mort, je suis le canon Clichy, Villiers-le-Bel, 2005 et 2007 2015 et 2016, il faudrait s’y remettre Qu’ça pète de nouveau dans nos quartiers Ils sont confus depuis la naissance, ils veulent nous griller Ils ont des brochures mal écrites et mal imprimées Ils sont l’oppresseur, nous sommes la voix de l’opprimé REF.
8.
1. Mon fils, j’rappe, j’suis militant, j’ai pas beaucoup d’temps J’fais pas ça pour l’argent, mais pour faire jumper les gens Quelque part, j’me dis qu’c’est un peu pour toi Et en même temps, la vérité c’est qu’une excuse de con d’papa J’essaye d’assurer et sans doute qu’y a des choses que j’ai foiré Mais j’ai pas nié, jusqu’au bout j’ai tout assumé Gros, sois pas méchant tu connais la vérité Sois indulgent pour les nombreux concerts ou j’t’ai traîné J’avais pas l’choix, j’reproduis, demande à l’abuela Si t’en gardes quelque chose j’espère que ça l’fera Une ambiance, une idée, une façon de n’pas quer-cra Un esprit de camaraderie, à défaut de nouvelles pe-sa J’vais tenir bon et j’vais penser à toi très fort Ressentir ta présence au plus profond d’mon corps Sécher mes larmes, équilibrer mon vague à l’âme Oublier ton absence c’est dur au milieu de ce vacarme REF: Mon fils ce soir c’est fou tout c’que tu manques Mon coeur s’emballe comme si j’avais braqué une banque J’suis speed, nerveux, comme un putain de schlague en manque J’tourne en rond comme un révolutionnaire dans sa planque 2. Je sais, j’suis pas comme les autres darons Et sûrement qu’tu t’dis qu’y a des choses qui tournent pas rond Il est vrai que tu m’a déjà vu mettre quelques marrons Mais j’te jure que c’était mérité, c’était pas pour les ronds J’tourne en rond dans ta chambre presque vide M’en remet aux souvenirs, avec une putain de douleur au bide Regarde tes posters, tes sapes, tes affaires et tes livres Et dans le reflet d’la fenêtre mon visage et de nouvelles rides J’écris pour oublier que t’es pas là, c’est dar Je regarde la montre et putain il est déjà très tard Fuck, j’compte les jours, les semaines et les mois J’t’attendrai à l’arrivée du train, tu peux compter sur moi Pas facile quand le temps passe et qu’il creuse l’espace Quand la vie coûte cher et qu’tu cours après les espèces Solide t’en as a vu des vertes et des pas mûres Humide, j’me dis que les galères ont forgé ton armure REF. 3. Les déménagements, les changements, les désagréments Les nouveaux potos, et ce manque chronique d’argent Ce sentiment de culpabilité, vraiment gênant Mais bon pas grave on fera le bilan à tes 18 ans Heureusement que nous sommes dignes héritiers Des luttes passées que les darons ont mené au deblé Ponctuellement ça aide à relativiser Mais entre nous tu l’sais fiston on peut pas tout pardonner Tu sais d’quoi j’parle on va pas s’éterniser Et ce soir ma tristesse j’aimerais l’exterminer J’regarde ta photo d’classe c’est fou ce que t’as grandi Demain j’t’appelle et sache qu’Elsa t’embrasse aussi C’est pas facile tous les jours mais c’est pas pire qu’ailleurs On s’réconforte comme on peut avec ses p’tits malheurs Vivement ce putain de rendez-vous, la fin des soucis Le destin m’a rendu solide et pour ça je le remercie REF.
9.
1. Paname c’est aussi chaud que Baltimore Demande à ce rappeur cainri qui s’est fait braquer sa chaîne en or J’ai appris à vivre bien, avec très peu Et j’ai la triste impression d’être con et déjà vieux J’suis dans aucun TOP TEN, d’albums et d’skeuds Mais j’suis l’champion du rap en lutte et d’l’embuscade Y’a un truc qui transcende tout, c’est l’hall du bâtiment Racisé ou pas, l’ghetto, c’est pas à la fac que tu l’apprends J’suis là pour parler de mes défaites et de ma gerbe Pas pour troquer mon mal-être dans un label de merde Joues pas l’fou t’es pas fou comme dit le poète J’suis capable de trouver de l’amour dans une branlette Oh voyons, tu croyais qu’on pouvait me foutre un bâillon Dans c’bateau à la dérive j’suis capitaine pas moussaillon Oh mon salaud, tu tombes bien si tu veux d’la street De la conscience, de la tèce, une autre forme de politique REF: Et c’est toujours la même histoire qui se répète Les mêmes crimes, les mêmes qui appuient sur la gâchette Les mêmes qui pensent récupérer notre révolte Zyed, Bouna, on oublie pas les 20000 volts J’brûle de rage comme mes soeurs, mes frères et mon quartier Mon département, le prolétariat immigré Faut qu’on s’aime, qu’on s’organise entre nous avant l’unité Y’aura pas de révolution sans les cités 2. La banlieue c’est chaud mais c’est ce qu’il y a de plus authentique Sincère, cash, vénère et romantique Tragique, brutal, quand s’opposent rires et brolics Comique, comme des p’tites stars du bitume, allergique Aux maisons d’disques, aux p’tits bourgeois dépressifs Hipsters, bobos des villes, indifférents passifs Collabeurs débiles, rats des champs et déclassés hostiles Un post-it, pas d’oubli, j’crache ma rage comme une hostie Athée tolérant, fuck les laïcards, altérité dans les dents De gauche à droite écoeuré par tous ce que j’entends Pourtant ça se veut tolérant, délirant À quel point ils peuvent faire chier, emmerder les gens De quoi tu m’parles du pays des droits de l’homme blanc Des frontières de l’Occident, des coups d’matraques sur les migrants Rap de fils d’exilés, rage de combattant Rap de fils d’immigrés, rap indépendant ! REF.
10.

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EP de Skalpel produit par Many the Dog
Scratchs : Akye
Enregistrement : Akye (BBK Studio)
Mix & Master : FL-How (CCK Prod)
Artwork : www.putsh.one

credits

released October 17, 2017

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