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REF :
Pas attendu 2016 pour fuck Skyrock
Générations et toutes ces merdes sans froc
P, c’est sale, pas à la mode gars, c’est rincé
T’as raison refré, j’brûle le rap sur mpc
Vous étiez rappeur, vous êtes devenus groupies
Avec autant d’swagg que la tête à Snoopy
Un nouveau maxi, boum ! Une grenade j’la dégoupille
Pendant qu’tu déglutis, les fragiles crient youpi
Je suis le feu qui brûle lors d’une émeute
Le grizzly qui prend la tête de la meute
Celui qui s’émeut, picole, chaud, fort comme de l’alcool
Décolle et crame ton putain de parasol
Rigole, mais fais gaffe à la flamme qui brûle
La nuit est chaude, pleine de morts vivants qui hurlent
Allume la torche, gueule bien fort, fais péter le slogan
Mon rap est hardcore et n’a rien de grandiloquent
Bouillant, 93 degrés bien visser
Paye la note et partage un peu le dessert
Politique du désert, stratégie de la canicule
Bientôt centenaire dans le game sans petit pécule
Acculé, compose le 18, appelle les pompiers
J’ai trop de rimes, pas besoin de me pomper
J’affiche complet, mon disque chauffe, un nouveau sauna
La température monte et les connards finissent dans le coma
quelques disques plus tard
J’écris des textes allongés sur mon plumard
J’ai pas cessé d’rapper comme la plupart
Et l’plus souvent j’me dis mec t’as plus qu’à…
Arrêter d’parler, agir de façon concrète
C’est ma devise et c’est ma prise de tête
Militant, toujours partant pour une prise de bec
Fuck le patronat et vive Action Directe
Traumatisé, comme un p’tit ange en enfer
Les charbons sont ardents, on peut battre le fer
Ma tête un volcan, crache un putain de flow brûlant
Mes rimes coulent comme la lave sur le 6e continent
Le mercure grimpe, de la sueur dans le dortoir
J’transpire de dingue avec les couilles dans une bouilloire
Bon, il est tard et c’est le four tout le temps
J’ai le feu du phoenix et je renais à chaque nouvel an
REF.
Bouillant !
wesh, Vous avez capturé ce putain de biz pendant 20 piges
Bouillant !
Arrêtez d’chialer, rien à foutre de vos putains de cotises
Bouillant !
Le rap indé pour nous ça veut dire quelque chose
Bouillant !
Retournez sucer votre maison d’disques pour une putain de dose
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2. |
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1.
Dès p’tit j’ai pris l’truc de plein fouet
J’ai pas eu l’choix, les darons m’ont expliqué
T’es pas là par hasard, immigré, fils d’exilés
À quelques heures près ça aurait pu mal tourner
Résultat, j’me suis construit comme un survivant
Le poids de l’héritage, comme came et calmant
Amicalement, j’en parlais pas trop j’avoue
Secrètement j’pleurais, pour ne pas devenir fou
Aujourd’hui encore, j’évacue en mode lacrymal
De joie ou de bonheur, peu importe ça fait mal
Au coeur et à l’âme soeur, et j’mords à l’hameçon
Je sors peu de peur, et je garde le même caleçon
État de déprime constante à gérer
Demande à mes potes l’environnement est maîtrisé
Alors j’m’évade comme j’peux et parfois je le regrette
La chimie c’est bien mais ça fait des pètes à la tête
REF :
La route est longue et incertaine
Sur nos bras notre avenir nerveux
Gigote malgré nos peurs et nos peines
Résiste aux nouveaux maîtres odieux
Aujourd’hui l’enfant crie et pleure
Ressent l’angoisse lourde de la mort
Demain ces lames tailleront les coeurs
De ceux qui en veulent à nos tristes corps
2.
Ado timide et quelque peu complexé
La gueule séchée, ravagée par l’acné, schtarisée
Comme les rues crades et halls de ma cité
On serrait pas beaucoup mais on s’faisait serrer
Chasse à l’homme dans les caves aménagées
Mêlée de poukaves, sales, canapés recyclés
Mal-être, mal de vivre, peur camouflée
Ça gargouille pas grand-chose à cuire, à bouffer
Pas les moyens d’se payer une putain de dépression
La tize ça soigne le coeur et la frustration
Pas d’yoga, d’ostéo, mais des potes à l’hosto
Du tosma, du bédo, tu finis au stepo
Bref, quand c’est bad tu fais le taiseux
En silence tu craques et fais péter l’tesson
De bouteille de tize, leçon, face livide
À part toi, y’a personne quand tu sautes dans l’vide
REF.
3.
Et tu continues d’taffer, t’as pas l’choix
Méprise les bourgeois, avec leurs problèmes à la noix
Ces cons d’Charlies qui ne connaissent rien à nos vies
Et qui t’disent, t’es pas humain quand tu l’dis
Eh, t’sais quoi, j’t’aime pas, j’te supporte, fuck
Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, qu’est-ce que ça me rapporte
Au fond ma haine de classe me réconforte
À défaut de pouvoir changer la serrure de la porte
Pas d’arrangement possible, environnement nuisible
État d’urgence, dissidence risible
Flics, porcs qui se croient invincibles
2016, Rroms, musulmans et pauvres sont les cibles
Et puis merde, j’me sens complètement lessivé
Pas l’choix, sur le fric les frères ne cessent de saliver
Mais que va-t-il arriver, la question semble bête
Peut-être que j’suis trop bad en fait…
REF.
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3. |
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1.
J’ai l’impression d’écrire comme un testament
Plus mort de peur que vivant, nonchalant
J’ai appris à écouter l’silence au milieu d’un champ
En r’gardant l’ciel, à deviner ce que pensent les gens
Ces soirs ou du coin d’l’oeil, j’matais mon fils dormir
Angoissé d’la veille et pour son avenir
Pire, que ces longues nuits foncedés sur la colline
Au milieu d’un parc urbain, au pied d’une tèce anonyme
J’embrouillais le ciel, les étoiles et la lune
J’noyais mon chagrin dans d’la bière et des lagunes
Mes lacunes humaines, tel un énergumène
J’bafouillais tout seul et j’embrouillais ceux qu’j’aime
La fierté mal placée, au matelas cadenassé
Le stress, des menaces, ta gueule on va te la casser
Oooh ! Doucement, j’ai pas ton âge, pas ton temps
Survivre déjà c’est pire qu’un châtiment
Une bouteille, un spliff, un enterrement
Ma gueule froide, cadavérique, putain ça manque tellement
Et j’en vois plus l’bout, au fond du trou, du coup
J’me dis que ça vaut plus l’coup du tout au tout
Mélancolie quand tu nous tiens et que tu n’lâches pas
J’clashe la vie, faut dire qu’elle ne ménage pas
J’mâche pas mes mots, mon coeur, mes os
J’lève mon doigt, Grizzly veut retourner maison
2.
J’ai l’impression que j’peux plus lever la tête
Que ça bourdonne, que ça compresse tout mon squelette
J’transpire, la sensation de pleurer des doigts
Au fond d’moi j’me dis vas-y tais-toi
Pas encore tout dit, écriture maudite
J’ai encore un peu d’vécu à envoyer dans un colis
Direction le passé, et mes 37 printemps
Douleur infinie, c’est le blues de l’instant
J’suis tombé à genoux pour elle et deux bouts
De mon coeur ont plié, sous les coups d’foudre et les coup d’mou
Beaucoup trop d’mélancolie à ressasser
De souvenirs entassés, de films à se repasser
Déclassé par le bas, encrassé par le gras
Être seul, c’est se contenter d’enlacer les draps
Et là c’est le drame, sale hélas pour mon âme
J’brasse du vent au moins ça permet de sécher mes larmes
Parler à mon miroir, j’avoue c’est angoissant
C’est pour ça qu’j’écris, et j’croque la lune comme un croissant
Décroissant, comme l’état de mes finances
J’ai compris dans c’monde faut souffrir en silence
Alors j’gueule encore plus fort qu’la veille, plus fort qu’ma vieille
Sans paye, j’pète un plomb et j’embrasse ma teille
J’mets l’réveil, non j’avoue je le mets pas du tout
Moment d’lucidité, j’me reconnais plus du tout
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4. |
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1.
Plus facile de reculer que d’avancer
Plus difficile de tenir la ligne dans la tranchée
De trancher dans le vif, de ne pas se dégonfler
Retranché dans le biz, en attendant de tout défoncer
On y croit dur comme fer, comme une manif à Denfert
Le taf c’est l’enfer, la grève ce qu’il faut faire
Loin des jaunes, des collabos, des faux-frères
Des hommes d’affaires, j’suis clandestin et faussaire
Faut s’y faire malgré qu’ça vocifère
Qu’on s’y perde et qu’on croise le fer, taire
Rumeurs, on dit, des merdes se défaire
Se concentrer sur ce qu’il nous reste à faire
Porter la parole des opprimés, des oubliés
En toute humilité pas un leader autoproclamé
Rien du tout juste une voix parmi tant d’autres
Un couplet fat, en espérant faire un sans-faute
REF:
À l’époque je rappais mal et toi tu rappais bien
Aujourd’hui je rappe sale et toi tu rappes plus rien
J’me fais vieux mais j’ai la dalle comme si j’étais en chien
J’suis pas invité au bal, j’reste dehors avec les miens
Fuck la nostalgie, ce mouvement qui s’assagit
La démagogie gît pendant qu’les connards s’agitent
Y’a du monde à nos concerts et crois-moi ça réagit
C’est du rap de daron, bientôt les 40 bougies
2.
Plus facile de se résigner, d’oublier
De faire semblant, de s’en foutre et d’ignorer
Tout c’qui s’passe autour qui nous pourrit tout
Qui nous rend fou, nous fait tourner en bourrique, où
Commence le statu quo, s’arrête l’indifférence
Pas d’gamelles pour tout l’monde dans cette sale France
Transpire, le mal-être et la gêne des lâches
Récompense sur cette affiche ta sale ganache
Le beat cogne, c’est comme de rosser les cognes
Un tir au gomme cogne ou l’amour d’une pute borgne
Brûler une borne, sentir l’odeur de la gomme
Se serrer la pogne, même si la foule grogne
Se serrer les coudes, et rendre coup pour coup
Éviter les doutes, avancer coûte que coûte
En équilibre sur la poutre, y’a pas de rien à foutre
Si tu veux tâter de la poudre, faut skier sur la bonne route
REF.
3.
Plus facile, de critiquer que de créer
De s’cacher, de se planquer de fuir pendant la récrée
De commenter, de donner son avis sans agir
Sans pâtir du résultat et ensuite partir
Parfaire notre art imparfait c’est l’but y’a pas l’feu
Pas refaire les mêmes erreurs et trucs pâteux
On dit pas tout, mais on n’en pense pas moins
Partout j’entends les mêmes speeches et les mêmes refrains
Le rap s’assagit avec le temps sache
Kiffer les crasseux du game gros j’ai passé l’âge
Mon rap n’est pas brushingué c’est pas SCH
J’suis rien mais toi t’es pas napolitain même sous H
J’clashe pas, j’dis c’que mes potos pensent tout bas
Ça contrarie et il est vrai que je me contredis gars
Bon, on arrête là, avant qu’ça parte en couillle, en douce
Andouille, on pousse, on douille
REF.
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5. |
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1.
J’ai vu des frères, se tirer dessus en bas du bloc
Impuissant comme face à c’poto qui débloque
Les plus costauds tractaient sur des transversales
Sortir du ballon avec les pecs à Hannibal
Cannibale ça tape des chikens et du poulet
En uniforme rôti, roté en traînant des boulets
La roulette russe, comme seule porte de sortie
Une bouteille dans l’canal, pleine de pisse de zeti
Pas là pour gratter le ministère d’la ville
Loin de la mairie, sur un banc qui s’abîme
Gratter du fric, sur l’dos des frères c’est mal
On bouffe au grec, pas avec une ministre offisale
C’est ça nos vies ! C’est c’qu’on subit et c’qu’on dit
C’est ça nos cris ! De douleur et de son-pri
Si t’as compris, tu comprends nos coeurs meurtris
La détresse aussi ! Et la survie au forcing
REF:
L’actualité d’mes frères n’est pas conditionnée
Par l’buzz, Twitter ou une émission d’télé
Rien à foutre des clashs entre universitaires
Personne vous connait, dans la rue et sur le ter-ter
Quand j’parle de frères, j’parle de bâtiments squattés
Quand j’parle de soeurs, j’parle aussi de femmes voilées
Quand j’parle de mif, j’parle de ceux qui sont enfermés
Quand j’parle du bloc, j’parle de tout ce que je connais
2.
Petit théoricien, t’étais où en 2005
Pour donner des leçons à tous ceux qui s’esquintent
En bavent épousent, la rage et les pavés
Ton champ d’bataille c’est ton bureau et ta télé
Drôle de radicalité pour un planqué
Retourne tweeter c’est mieux, que de faire semblant de charbonner
Du vrai décolonial ? Tu veux tester l’animal ?
Mes vacances d’été c’était un tir de fusil matinal
Pas attendu Ted Cruz et Beyoncé sa mère
Pour que latino, black lives matter
L’autonomie politique se construit par le bas
Cherche pas avec les keufs on dialogue pas
Être engagé ! Ne pas faire d’la charité
Être engagé ! Manger d’la rue au déjeuner
Être engagé ! Manifester, revendiquer
Être engagé ! Sans compromis et sans pitié
REF.
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6. |
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1.
Sur les routes sombres et noires de l’exil
Se croisent des regards tristes, faces livides
Aucun réconfort dans la prière, dans l’évangile
Ni de fleurs sur ces morts et ces terres arides
Juste un sentiment d’angoisse lourd et de perte
Profonde comme nos plaies, nos blessures
Le calme froid, la lumière noire avant la tempête
Menaçant pour nos âmes damnées et nos vies futures
Nos chairs meurtries, nos yeux parlent pour nous
Qui peut nier ce jeu morbide et nos malheurs
Nos canons ne veulent pas de paix, pas de vous, palpés
Nous vaincrons l’amour plein les fusils et les coeurs
REF:
Vous avez libéré la haine, la colère enfouie
Libéré l’espoir comme un esclave en fuite
Impossible de revenir, de colmater la fuite
C’est maintenant ou jamais on veut tout et tout de suite
En exil à domicile comme si c’était l’asile
À la vitesse de deux missiles j’ai traversé l’Asie
De l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Océanie
Du tiers-monde, la faute à l’Occident voyager c’est ma vie
2.
L’espoir se batît, se reconstruit loin du temps
Avec le ciment et les parpaings du vécu
Les êtres faits de métal, de fer, de sang
Sous les pluies acides et continues ne rouillent plus
Esclavage ! Marché ! Crie le porc, le maître
Révolte ! Entraide ! Démolition ! Répond la crasse
Démocratie ! Vote ! Illusion dans leurs têtes
Guerre sociale ! Révolution ! Lutte des classes !
C’est chaud, une question de temps, de secondes
Tic-tac de minutes, d’heures, de semaines, d’années
Avant qu’on entende le grand boum de la bombe
Posée par les mains écorchées d’un ex-condamné
REF.
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7. |
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1.
Ils ont construit des parcs avec des totems
Pour oublier qu’ils ont massacré des autochtones
Célébrer, fêter leurs supposées découvertes
Quand pour nous c’est le début d’un génocide infect
Le pouvoir est blanc, occidental LOL
Pas étonnant qu’ils aient fait d’Hitler une idole
Relire l’histoire avec les yeux des opprimés
Ça démystifie vos héros les plus encensés
Ils exigent le remboursement d’une dette
Injustifiée, cruelle, calculée et malhonnête
Ils créent la famine, la faim, la peur, la disette
Et ensuite exigent que tu achètes leurs putains d’assiettes
Ils se prennent pour des esthètes, des sauveurs
Des lumières, des philanthropes naïfs et des rêveurs
Quand les faits nous disent qu’ils sont des bêtes sanguinaires
Assoiffées de sangs, de pouvoir et de billets verts
REF:
Scratchs : Akye
2.
Ils ont pillé la terre entière, Pachamama
Fait du tiers-monde une décharge et un cimetière
Volé richesses et matières premières, Es el drama
Développé à outrance les centrales nucléaires
Tout ça pour maintenir leur putain de niveau d’vie
Pas étonnant que leurs artistes aient besoin d’eau d’vie
Me parle pas d’une autre visite
Tout ça par la croix, la potence et l’eau bénite
Des veines ouvertes coulent le sang de l’indigène
Le sang de l’opprimé, ADN et mauvais gènes
Paradoxalement ils ont fait émerger
La lutte, la résistance, la réponse de l’insurgé
Vu surgir dans tous les territoires
Kalachs, machettes aiguisées comme des lames de rasoirs
Ils ont confisqué l’histoire avec une bombe H
Nos corps, nos âmes et les questions qui fâchent
REF.
3.
Ils ont mis des gosses dans des trains direction Auschwitz
On fait croire que c’était uniquement des Fritz
Alimentent le chantage à l’antisémitisme
Collaboration active et sectarisme
Refont l’histoire, leur roman national, boum
Se donnent un rôle positif, pour qu’on oublie le Bund
Ils sont le cancer, ils sont le mal occidental
Ils sont la violence coloniale, je suis la tricontinentale
Ils sont Papon, je suis Frantz Fanon
T’entends les pin-pon, un flic mort, je suis le canon
Clichy, Villiers-le-Bel, 2005 et 2007
2015 et 2016, il faudrait s’y remettre
Qu’ça pète de nouveau dans nos quartiers
Ils sont confus depuis la naissance, ils veulent nous griller
Ils ont des brochures mal écrites et mal imprimées
Ils sont l’oppresseur, nous sommes la voix de l’opprimé
REF.
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8. |
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1.
Mon fils, j’rappe, j’suis militant, j’ai pas beaucoup d’temps
J’fais pas ça pour l’argent, mais pour faire jumper les gens
Quelque part, j’me dis qu’c’est un peu pour toi
Et en même temps, la vérité c’est qu’une excuse de con d’papa
J’essaye d’assurer et sans doute qu’y a des choses que j’ai foiré
Mais j’ai pas nié, jusqu’au bout j’ai tout assumé
Gros, sois pas méchant tu connais la vérité
Sois indulgent pour les nombreux concerts ou j’t’ai traîné
J’avais pas l’choix, j’reproduis, demande à l’abuela
Si t’en gardes quelque chose j’espère que ça l’fera
Une ambiance, une idée, une façon de n’pas quer-cra
Un esprit de camaraderie, à défaut de nouvelles pe-sa
J’vais tenir bon et j’vais penser à toi très fort
Ressentir ta présence au plus profond d’mon corps
Sécher mes larmes, équilibrer mon vague à l’âme
Oublier ton absence c’est dur au milieu de ce vacarme
REF:
Mon fils ce soir c’est fou tout c’que tu manques
Mon coeur s’emballe comme si j’avais braqué une banque
J’suis speed, nerveux, comme un putain de schlague en manque
J’tourne en rond comme un révolutionnaire dans sa planque
2.
Je sais, j’suis pas comme les autres darons
Et sûrement qu’tu t’dis qu’y a des choses qui tournent pas rond
Il est vrai que tu m’a déjà vu mettre quelques marrons
Mais j’te jure que c’était mérité, c’était pas pour les ronds
J’tourne en rond dans ta chambre presque vide
M’en remet aux souvenirs, avec une putain de douleur au bide
Regarde tes posters, tes sapes, tes affaires et tes livres
Et dans le reflet d’la fenêtre mon visage et de nouvelles rides
J’écris pour oublier que t’es pas là, c’est dar
Je regarde la montre et putain il est déjà très tard
Fuck, j’compte les jours, les semaines et les mois
J’t’attendrai à l’arrivée du train, tu peux compter sur moi
Pas facile quand le temps passe et qu’il creuse l’espace
Quand la vie coûte cher et qu’tu cours après les espèces
Solide t’en as a vu des vertes et des pas mûres
Humide, j’me dis que les galères ont forgé ton armure
REF.
3.
Les déménagements, les changements, les désagréments
Les nouveaux potos, et ce manque chronique d’argent
Ce sentiment de culpabilité, vraiment gênant
Mais bon pas grave on fera le bilan à tes 18 ans
Heureusement que nous sommes dignes héritiers
Des luttes passées que les darons ont mené au deblé
Ponctuellement ça aide à relativiser
Mais entre nous tu l’sais fiston on peut pas tout pardonner
Tu sais d’quoi j’parle on va pas s’éterniser
Et ce soir ma tristesse j’aimerais l’exterminer
J’regarde ta photo d’classe c’est fou ce que t’as grandi
Demain j’t’appelle et sache qu’Elsa t’embrasse aussi
C’est pas facile tous les jours mais c’est pas pire qu’ailleurs
On s’réconforte comme on peut avec ses p’tits malheurs
Vivement ce putain de rendez-vous, la fin des soucis
Le destin m’a rendu solide et pour ça je le remercie
REF.
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9. |
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1.
Paname c’est aussi chaud que Baltimore
Demande à ce rappeur cainri qui s’est fait braquer sa chaîne en or
J’ai appris à vivre bien, avec très peu
Et j’ai la triste impression d’être con et déjà vieux
J’suis dans aucun TOP TEN, d’albums et d’skeuds
Mais j’suis l’champion du rap en lutte et d’l’embuscade
Y’a un truc qui transcende tout, c’est l’hall du bâtiment
Racisé ou pas, l’ghetto, c’est pas à la fac que tu l’apprends
J’suis là pour parler de mes défaites et de ma gerbe
Pas pour troquer mon mal-être dans un label de merde
Joues pas l’fou t’es pas fou comme dit le poète
J’suis capable de trouver de l’amour dans une branlette
Oh voyons, tu croyais qu’on pouvait me foutre un bâillon
Dans c’bateau à la dérive j’suis capitaine pas moussaillon
Oh mon salaud, tu tombes bien si tu veux d’la street
De la conscience, de la tèce, une autre forme de politique
REF:
Et c’est toujours la même histoire qui se répète
Les mêmes crimes, les mêmes qui appuient sur la gâchette
Les mêmes qui pensent récupérer notre révolte
Zyed, Bouna, on oublie pas les 20000 volts
J’brûle de rage comme mes soeurs, mes frères et mon quartier
Mon département, le prolétariat immigré
Faut qu’on s’aime, qu’on s’organise entre nous avant l’unité
Y’aura pas de révolution sans les cités
2.
La banlieue c’est chaud mais c’est ce qu’il y a de plus authentique
Sincère, cash, vénère et romantique
Tragique, brutal, quand s’opposent rires et brolics
Comique, comme des p’tites stars du bitume, allergique
Aux maisons d’disques, aux p’tits bourgeois dépressifs
Hipsters, bobos des villes, indifférents passifs
Collabeurs débiles, rats des champs et déclassés hostiles
Un post-it, pas d’oubli, j’crache ma rage comme une hostie
Athée tolérant, fuck les laïcards, altérité dans les dents
De gauche à droite écoeuré par tous ce que j’entends
Pourtant ça se veut tolérant, délirant
À quel point ils peuvent faire chier, emmerder les gens
De quoi tu m’parles du pays des droits de l’homme blanc
Des frontières de l’Occident, des coups d’matraques sur les migrants
Rap de fils d’exilés, rage de combattant
Rap de fils d’immigrés, rap indépendant !
REF.
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10. |
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released October 17, 2017